Fondée en 1144 dans la charmante vallée de la Seye par Adhémar III, évêque de Rodez, l’abbaye de Beaulieu connut pendant plusieurs siècles une existence assez prospère, bien qu'elle eut à subir les troubles consécutifs à la croisade des Albigeois (13e s.), ceux qu'entraîna la guerre de Cent Ans (14e s.), puis ceux liés aux guerres de Religion (16e s.). Aux 17e et 18e siècles, d’importants travaux d’embellissement furent réalisés, mais le relâchement de la discipline monastique engendra le déclin de l’abbaye. Vendue comme bien national à la Révolution, elle fut en partie démantelée et transformée en exploitation agricole au 19e siècle. Rachetée en 1960 par des amateurs d’art qui bénéficièrent d’une aide de l’Etat, elle a fait l’objet de très importants travaux de restauration, poursuivis depuis 1973 par la Caisse nationale des monuments historiques et des sites. L’église, édifiée au 13e siècle, est un exemple du gothique le plus pur (nef unique, coupole octogonale, hautes baies, rosaces). Des piliers de la salle capitulaire se déploient en palmier. Ils sont ornés d’un décor polychrome aux motifs géométriques. Il est intéressant de comparer la structure de cette salle à celle, plus légère, de l’ancien cellier. Rehaussés au 17e siècle, les bâtiments abbatiaux ouvrent sur le parc. Avec la chapelle des convers, située sur la rive de la Seye, ils forment un ensemble harmonieux accordé à la nature, exemple vivant de l’esprit cistercien. Depuis 1973, l’abbaye de Beaulieu est un centre d’art contemporain qui abrite une collection renommée.